4 pièces pour un puzzle

Pour orchestre d’harmonie

Partition

Une composition, c’est un entrelacs d’équations à résoudre. Dans le cas de ce projet, il s’agissait d’équilibrer les envies et les possibilités de jeunes musiciens (pratiquant leur instrument depuis fort peu de temps – 6 mois pour les plus jeunes !) à ma volonté de ne pas céder en exigence de langage, de forme. Comment écrire une musique de concert d’aujourd’hui, en mettant en valeur leur engagement aux moyens encore limités ? Nous nous sommes rencontrés, avons élaboré ensemble un « cahier des charges ». Servir leurs envies, leur enthousiasme, cadre préalable à mon travail solitaire.

Ainsi, « Dans un mouvement de danse… » (pour les 6e) tente d’exaspérer quelques thèmes célébrissimes, que les élèves voulaient retrouver dans leur pièce. « Par temps calme… » (pour les 5e) oppose la couleur et le rythme dans deux temporalités bien différentes : une lévitation dodécaphonique, puis des clusters massifs rythmés par une samba frénétique. La pièce pour les 4e : « Valses… », inclut largement le théâtre musical (parlé, attitudes), alors que la « Fugue à 7… », dédiée aux 3e, est une solide construction entièrement basée sur le chiffre 7, abordant certaines notions d’espace sonore (jeu de lointain, de dos, de face, en déambulation, etc). Une valse de 7 mesures vient clore le débat : écho de loin, de la pièce précédente. Mais le moment qui m’est le plus cher vient après : chaque orchestre réapparaît dans un ordre précis pour le grand mélange final – où l’on joue avec la mémoire des auditeurs et où les idées successives se superposent à la manière d’un kaléidoscope…